"Accours, ma mie, accours! que chez nous t'emmène!"
C'est Ie Seigneur qui prie une frêle âme humaine.
J'ai soif d'or et d'azur, de tout ce qui s'irise
La terre est un trou nair, Ie corps une hantise.
La chair trahit et l'âme en pleure. . . . mais ces pleurs
Pénètrent dans la chair qui mue en feux et fleurs!
Fuyez ces bards où tout blesse et rien ne console,
Où l'on honit son âme et brise son idole!
"Où vas-tu, voyageur?" – "Mais par où tu me mènes,
O Flamme mirifique, Asile des phalènes!"
Ce qui se donne à Dieu demeure et se restaure,
Toute autre chose passe et fuit et s'évapore!
Vivre en guerrier, toujours plus dangereusement,
Se donner corps et âme, et prêt à tout moment.
"Viens à Moi, malheureux mortel précipité
Au tréfonds de malheur et de mortalité!"
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Que je me jette en Toi, mon unique salut,
Tout comme un dard qui va droit à son but élu!
Ta main clémente essuie à chaque pas la trace
Unique. . . . et Ie chemin se pare de Ta Grâce!
Guérisseur! guéris-nous de nos peines d'antan. . . .
Tel un monde hivernal au souffle du printemps!
On est toujours en course aux pas d'un feu-follet. . . .
Mais l'ombre fuit sans cesse et l'on tombe écroulé!
Chaque soir Ie vieux jour perd son sang et sa vie. . . .
Que l'ame d'un nouveau matin s'en gait servie!
Toujours plus haut, encore plus près! Que la conscience
Maîtrise de la vie en Dieu la belle science!
Pour voir leg dieux, il faut tout de bon s'aveugler,
II faut être muet pour avoir leur parler!
Sois gourd, etre pétri de bruit, sois gourd, et preste,
Si tu veuilles ouir la musique celèste!
Et pour agir en dieux, en puissance cosmiques,
Sois calme comme au soir un soleil qui abdique!
La fIamme au salamandre, à l'aigle sa haute aire –
Le noir limon au ver. . . . à chacun son repair!
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