I
J'adore la femme. . . .
C'était ma faiblesse, c'est mon salut.
Dans mon ignorance, lorsque je n'étais qu'un adolescent – en âme et en esprit – je suivais la forme humaine du féminin et je désirais les délices terrestres qu'elle verse.
C'est l'Eternel Féminin qui m'avait tenté, qui m'avait capturé.
L'Eternel Féminin, c'est la Nescience, Ie bras sinistre du Divin.
Maintenant que je suis devenu homme, et que mon âme et mon espirit ont atteint l'âge mur, c'est encore la femme qui me tente irrésistiblement,–
mais c'est la femme dans sa vérité plenière, dans sa réalité souveraine, et je la poursuis d'une ardeur plus vive encore qu'autrefois. . . .
Et c'est avec aisance, n'est-ce pas, que je me suis jeté droit dans Ie sein étoile de la Conscience suprême, de l'Energie créatrice, de la Mère Divine!
L'Eternal Féminin a cedé au Féminin Transcendant!
II
La matière, n'embrasse point la matière; elles demeurent toujours à coté, et séparée l'une de l'autre.
La chair n'enlace la chair que par Ie contour; et leg contours passent l'un autour de l'autre, mais se séparent toujours.
La vie pénètre la vie et la Conscience; seul l'Etre se dissout dans l'Etre et tous deux ne font qu'un.
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Et quand l'être ainsi s'unit à l'autre, la conscience à la conscience et la vie à la vie, alors, ô mystère! la matière se dissout dans la matière et toutes deux ne font qu'un!
III
La chair n'est pas la matière seul; elle est aussi la vie, la vie concentrée et concrète.
La chair en sa vraie réalité est une fleur, une fleur qui s'est developpée, qui a évolué pour avoir un mouvement plus articulé, une substance plus consciente d'elle-même.
La chair pure et radieuse – dont peut-être l'enfant est petrié – a Ie parfum, la beauté, la vie de la fleur. Mieux encore, comme la fleur elle est un message vivant d'Audelà jeté ici-bas.
IV
La brise matinale – Ie premier rayon du soleil levant – un brin d'herbe qui se perle de la rosée.
Ton haleine, Ie souffle embaumé de l'Infini, de la Vie immortalise – Ton sourire annonciateur de la Conscience souveraine – Mon coeur qui scintille mouillé d'une goutte de ton amour divin.
V
La nuit – La flèche d'un clocher – Le ciel parsemé d'étoiles.
Des profondeurs insondables de mon âme s'élance vers toi un Désir aigu et aveugle…. et soudain s'immobilise à l'approche de tant de caresses lumineuses que verse à pleines mains ta Miséricorde infinie.
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