CWM (Fre) Set of 18 volumes
Éducation Vol. 12 of CWM (Fre) 502 pages 2008 Edition
French

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Dans ce volume ont été réunis des articles, des messages, des lettres et des conversations de la Mère avec des étudiants et des professeurs de l’école de l’Ashram, et trois pièces de théâtre.

Éducation

The Mother symbol
The Mother

Dans ce volume ont été réunis des articles, des messages, des lettres et des conversations de la Mère avec des étudiants et des professeurs de l’école de l’Ashram, et trois pièces de théâtre : Vers l’Avenir, Le Grand Secret et L’Ascension vers la Vérité.

Collection des œuvres de La Mère Éducation Vol. 12 502 pages 2008 Edition
French
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Le Grand Secret : narration by The Mother

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Première partie

Articles




Un centre universitaire international

Un centre universitaire international-I

Les conditions dans lesquelles les hommes vivent sur terre sont le résultat de leur état de conscience. Vouloir changer les conditions sans changer la conscience est une vaine chimère. Dans les différents domaines de la vie humaine économique, politique, sociale, financière, éducative et sanitaire, ceux qui ont eu la perception de ce qui pouvait et devait être fait pour améliorer la situation sont des individus qui, dans une mesure plus ou moins grande, ont développé leur conscience d’une façon exceptionnelle et se sont mis en rapport avec des plans supérieurs de connaissance. Mais leurs idées sont restées plus ou moins théoriques, ou si une tentative a été faite pour les réaliser pratiquement, elle a toujours échoué lamentablement dans un délai plus ou moins long, parce qu’aucune des organisations humaines ne peut changer radicalement à moins que la conscience humaine elle-même ne change. Les prophètes d’une humanité nouvelle se sont succédés, des religions spirituelles ou sociales ont été créées; leurs débuts ont parfois été pleins de promesses, mais comme l’humanité n’a pas été foncièrement transformée, les vieilles erreurs dues à la nature humaine elle-même ont peu à peu fait leur réapparition et au bout d’un certain temps on s’est retrouvé à peu de chose près à l’endroit même d’où on était parti avec tant d’espoirs et d’enthousiasmes. Dans l’effort pour l’amélioration des conditions humaines, il y a eu aussi toujours deux tendances opposées en apparence, mais qui devraient se compléter pour que le progrès puisse être accompli. L’une préconise une réorganisation collective, quelque chose qui puisse mener à l’unité effective de l’humanité. L’autre affirme que tout progrès est accompli par l’individu d’abord et insiste pour que les conditions dans lesquelles l’individu pourra progresser librement lui soient données. Les deux sont également vraies et nécessaires; et l’effort doit porter sur les deux à la fois. Car il y a une interdépendance du progrès collectif et du progrès individuel. Pour que l’individu puisse faire un bond en avant, il est nécessaire que quelque chose au moins du progrès précédent soit réalisé dans la collectivité. Il faut donc trouver un moyen pour que les deux progrès s’accomplissent de front.

C’est en réponse à ce pressant besoin que Sri Aurobindo a conçu le plan de son université internationale afin que soit préparée l’élite humaine qui sera capable de travailler à l’unification progressive de l’humanité et en même temps sera prête à incarner la force nouvelle qui descend pour transformer la terre. Quelques idées générales serviront de base à l’organisation de ce centre universitaire et présideront au programme des études. La plupart sont déjà exposées dans les divers écrits de Sri Aurobindo et dans la série d’articles sur l’éducation dans ce Bulletin.

La plus importante est que l’unité de la race humaine ne peut être accomplie ni par uniformité, ni par domination et sujétion. Seule l’organisation synthétique de toutes les nations, chacune occupant sa vraie place suivant son génie propre et le rôle qu’elle doit jouer dans l’ensemble, est capable de produire une unification compréhensive et progressive qui aura quelque chance de durer. Et pour que la synthèse soit vivante, le groupement doit se faire autour d’une idée centrale aussi large et haute que possible, dans laquelle toutes les tendances, même les plus contradictoires, peuvent trouver leur place respective. Cette idée plus haute est de fournir aux hommes les conditions de vie nécessaires pour qu’ils puissent se préparer à manifester la force nouvelle qui créera la race de demain.

Toute impulsion de rivalité, toute lutte pour la préséance et la domination doivent disparaître pour faire place à une volonté d’organisation harmonieuse et de collaboration clairvoyante et efficace.

Un centre universitaire international Pour que cela soit possible, il faut que dès leur jeune âge les enfants soient habitués non seulement à l’idée elle-même mais à sa mise en pratique. C’est pourquoi le centre universitaire international sera international, non parce que des élèves de tous les pays y seront admis, non pas même parce que l’enseignement leur sera donné dans leur propre langue, mais surtout parce que les cultures des différentes parties du monde y seront représentées de façon accessible à tous, non seulement intellectuellement dans les idées, les théories, les principes et le langage, mais aussi vitalement dans les habitudes, les coutumes, l’art sous toutes ses formes : peinture, sculpture, musique, architecture, décoration, et physiquement par les paysages, les costumes, les jeux, les sports, les industries, la nourriture. Il faut organiser une sorte d’exposition universelle permanente où tous les pays seront représentés de façon concrète et vivante. L’idéal serait que chaque nation ayant une culture bien définie ait un pavillon représentatif de cette culture, construit sur le type le plus expressif des habitudes du pays, et dans lequel seront exposés les produits les plus représentatifs de ce pays, aussi bien les produits naturels que les manufacturés, jusqu’aux expressions les meilleures de son génie intellectuel et artistique et de ses tendances spirituelles. Chaque nation aurait ainsi un intérêt très pratique et concret dans cette synthèse culturelle et pourrait collaborer à l’œuvre en prenant la charge du pavillon qui la représenterait. On pourrait y adjoindre une maison d’habitation, plus ou moins grande suivant le besoin, pour y loger les étudiants de la même nationalité qui jouiront ainsi de la vraie culture de leur pays d’origine tout en recevant au centre universitaire l’éducation qui leur fera connaître toutes les autres cultures existant sur terre. Ainsi l’enseignement international ne sera pas uniquement théorique, sur les bancs de l’école, mais pratique dans tous les détails de l’existence.

Seule l’idée générale de cette organisation est donnée ici; la mise en œuvre dans tous les détails sera exposée peu à peu dans ce Bulletin au fur et à mesure de l’exécution.

Le premier but sera donc d’aider les individus à prendre conscience du génie profond de la nation à laquelle ils appartiennent, et en même temps de les mettre en contact avec les modalités de vie des autres nations, afin qu’ils apprennent à connaître et à respecter également l’esprit véritable de tous les pays de la terre. Car toute organisation mondiale pour être réelle et viable doit être basée sur ce respect et cette compréhension réciproques des nations les unes pour les autres, aussi bien que des individus les uns pour les autres. C’est seulement dans l’ordre, l’organisation collective et la collaboration basée sur la bonne volonté réciproque qu’il y a une possibilité de faire surgir l’homme hors du chaos douloureux où il se trouve. C’est dans ce but et cet esprit que tous les problèmes humains seront étudiés au centre universitaire; et leur solution sera donnée à la lumière de la connaissance supramentale telle que Sri Aurobindo l’a révélée dans ses écrits.

Bulletin, avril 1952


Un centre universitaire international-II

Au sujet des principes qui régiront l’éducation donnée dans le centre universitaire international de Sri Aurobindo, il a été mentionné que chaque nation doit occuper sa propre place et remplir son rôle dans le concert mondial.

Il ne faudrait pas comprendre par là que chaque nation peut décider de sa place arbitrairement, selon ses ambitions et ses convoitises propres. La mission d’un pays n’est pas une chose qui puisse être décidée mentalement avec toutes les préférences égoïstes et ignorantes de la conscience extérieure, parce que, dans ce cas la place du conflit entre nations serait peut-être déplacée, mais le conflit demeurerait avec une force probablement accrue.

De même que chaque individu a un être psychique qui est son vrai moi et gouverne plus ou moins ouvertement sa destinée, de même chaque nation a un être psychique qui est son être véritable et qui façonne sa destinée de par-derrière le voile; c’est l’âme du pays, le génie national, l’esprit de chaque peuple, le centre de l’aspiration nationale, la source de tout ce qui est beau, noble, grand et généreux dans la vie d’un pays. Les vrais patriotes sentent sa présence comme une réalité tangible. Dans l’Inde on en a fait une entité presque divine et tous ceux qui aiment vraiment leur pays l’appellent « Notre Mère l’Inde » (Bhârat Mâtâ) et lui adressent quotidiennement une prière pour le salut de la contrée. C’est elle qui symbolise et incarne le vrai idéal du pays, sa vraie mission dans le monde.

L’élite pensante de l’Inde l’identifie même à un des aspects de la Mère universelle, comme en témoigne cet Hymne à Durgâ, dont nous donnons ci-dessous la traduction de quelques extraits :

« Durgâ, notre Mère, toi qui chevauches le lion et donnes toute force — nous qui sommes nés des éléments de ta puissance, nous, la jeunesse de l’Inde, sommes assis ici dans ton temple; écoute, ô Mère, descends sur la terre, manifeste-toi sur cette terre de l’Inde.

« Durgâ, notre Mère, Mère Durgâ, toi qui donnes la force, l’amour et la connaissance, tu es terrible dans ton être de puissance, Mère merveilleuse et terrible. Dans la bataille de la vie, la bataille de l’Inde, nous sommes les guerriers par toi désignés; Mère, donne à notre cœur et à notre esprit la force d’un titan, l’énergie d’un titan, à notre âme et notre intelligence donne le caractère et la connaissance d’un dieu.

« Durgâ, notre Mère, l’Inde, la plus noble race du monde, est plongée dans l’obscurité; Mère, tu te lèves à l’horizon oriental, l’aurore arrive avec le rayonnement de tes membres divins dispersant l’obscurité. Répands la lumière, Mère, détruis l’obscurité.

« Durgâ, notre Mère, nous sommes tes enfants; par ta grâce, par ton influence, rends-nous dignes de la grande œuvre, du grand idéal. Mère, détruis notre petitesse, notre égoïsme, notre crainte.

« Durgâ, notre Mère, tu es Kâlî — l’épée à la main, tu frappes l’asura. Déesse, frappe de ton cri sans pitié les ennemis qui se cachent au-dedans de nous, pas un seul ne doit rester vivant, pas un seul. Que nous devenions purs et sans tache, ô Mère, manifeste-toi.

« Durgâ, notre Mère, l’Inde est plongée très bas dans l’égoïsme, la peur et la petitesse. Rends-nous grands, que nos efforts soient grands, que nos cœurs soient vastes, rends-nous fidèles à notre résolution. Que nous ne désirions plus ce qui est petit, vide d’énergie, adonné à la paresse, frappé de peur.

« Durgâ, notre Mère, répands largement le pouvoir du yoga. Nous sommes tes enfants aryens, développe de nouveau en nous l’enseignement perdu, le caractère, le pouvoir de l’intelligence, la foi et la dévotion, la force de l’austérité, la puissance de la chasteté et la vraie connaissance; répands tout cela sur le monde. Apparais pour aider l’humanité, ô Mère du monde. Anéantis le mal.

« Durgâ, notre Mère, frappe l’ennemi du dedans, puis déracine tous les obstacles du dehors. Que la race indienne noble, héroïque, puissante, suprême en amour, en unité, en vérité et en pouvoir, dans les arts et les lettres, la force et la connaissance, demeure toujours dans ses forêts sacrées, ses champs fertiles sous ses montagnes escaladant le ciel, le long des berges de ses rivières au courant clair. Telle est notre prière aux pieds de la Mère. Manifeste-toi.

« Durgâ, notre Mère, entre dans nos corps avec ta force yoguique. Nous deviendrons tes instruments, ton épée fauchant tout mal, ta lampe dispersant toute ignorance. Accomplis cette aspiration de tes jeunes enfants, ô Mère. Sois le maître et conduis tes instruments, brandis l’épée et frappe Un centre universitaire international le mal, lève la lampe et répands la lumière de la connaissance. Manifeste-toi 2. »

On aimerait voir dans tous les pays la même vénération pour l’âme de la nation, la même aspiration à devenir des instruments propres à la manifestation de son idéal le plus élevé, la même ardeur vers le progrès et le perfectionnement permettant à chaque peuple de s’identifier à son être psychique national et de trouver ainsi sa vraie nature et son vrai rôle; ce qui fait de chacun une entité vivante et immortelle en dépit de tous les accidents de l’histoire.

Bulletin, août 1952


Un centre universitaire international-III

Conseils aux nouveaux venus

Le centre universitaire international s’organise petit à petit. En attendant de pouvoir construire les nouveaux bâtiments qui l’abriteront définitivement et dont les plans sont déjà prêts, certains services, comme la bibliothèque, la salle de lecture et un nombre restreint de classes, sont installés dans de vieux locaux destinés à être démolis. Déjà futurs professeurs et futurs élèves commencent à arriver, quelques-uns du dehors, nouveaux au climat et aux habitudes du pays. Pour la première fois ils arrivent à l’Ashram et ne connaissent rien de sa vie, ni de ses habitudes. Certains viennent avec une aspiration mentale, soit pour servir, soit pour apprendre, les autres viennent dans l’espoir de faire le yoga, de trouver le Divin et de s’unir à lui; enfin il y a ceux qui veulent se consacrer entièrement à l’œuvre divine sur terre. Tous arrivent sous l’impulsion de leur être psychique qui veut les mener vers la réalisation de soi. Ils arrivent avec leur psychique en avant et dominant leur conscience; ils ont un contact psychique avec les choses et les gens. Tout leur semble beau et bon, leur santé s’améliore, leur conscience s’éclaire; ils se sentent heureux, paisibles, en sécurité; ils ont l’impression d’avoir atteint le maximum de leur possibilité de conscience. En fait, c’est la paix, la plénitude et la joie données par le contact avec le psychique qu’ils trouvent naturellement partout, en toute chose et en tout être. Cela les rend réceptifs à la vraie conscience qui pénètre tout ici, et qui accomplit toute chose. Tant que la réceptivité est là, la paix, la plénitude et la joie demeurent avec leurs résultats immédiats de progrès; leur physique est dispos et en bonne santé, leur vital est tranquille et de bonne volonté, leur mental est clair et compréhensif, et de façon générale ils ont un sentiment de satisfaction et de certitude. Mais il est difficile pour un être humain de garder le contact constant avec son psychique. Dès que le nouveau venu s’installe et que l’expérience perd de sa fraîcheur, la vieille personne remonte à la surface avec toutes ses habitudes, ses préférences, ses petites manies, ses incapacités et ses incompréhensions; la paix est remplacée par l’agitation, la joie émerveillée s’évanouit, la compréhension est oblitérée et la sensation que cet endroit-ci est le même que partout ailleurs s’insinue sournoisement parce que l’on est redevenu ce que l’on était partout ailleurs. Au lieu de percevoir seulement ce qui est accompli, on s’aperçoit de plus en plus et presque exclusivement de ce qui est encore à faire, on devient morose et mécontent et on s’en prend aux choses et aux gens, au lieu de s’en prendre à soi-même. On se plaint du manque de confort, du climat qui est intolérable, de la nourriture qui ne convient pas et qui rend les digestions douloureuses. Et s’appuyant sur l’enseignement donné par Sri Aurobindo que le corps est une base indispensable pour le yoga, qu’il ne faut pas le négliger et que, tout au Un centre universitaire international contraire, on doit en prendre grand soin, la conscience physique se concentre presque exclusivement sur lui et cherche les moyens de le satisfaire, ce qui est pratiquement impossible, car, à fort peu d’exceptions près, plus on lui donne, plus il exige. D’ailleurs l’être physique est ignorant et aveugle; il est plein de notions fausses, d’idées préconçues, de préjugés et de préférences. Ce n’est pas lui qui peut s’occuper efficacement du corps. Seule la conscience psychique a la connaissance et la clairvoyance voulues pour faire la vraie chose, de la vraie manière.

Quel est le remède à cet état de choses, me demanderezvous? Car nous tournons ici dans un cercle vicieux, puisque tout le mal vient de l’éloignement du psychique et que seul le psychique peut trouver la solution des problèmes. Il n’y a donc qu’un seul remède : soyez sur vos gardes, cramponnez-vous au psychique, ne laissez rien dans votre conscience s’infiltrer entre lui et vous, bouchez vos oreilles et votre entendement à toutes les autres suggestions et ne vous fiez qu’à lui seul.

Généralement ceux qui deviennent conscients de leur être psychique attendent de lui la libération des attractions et des activités vitales et physiques, ils cherchent à s’évader hors du monde pour vivre dans les joies de la contemplation du Divin, et dans la paix immuable du constant contact avec Lui. L’attitude de ceux qui veulent suivre le yoga intégral de Sri Aurobindo est toute différente. Quand ils ont découvert leur être psychique et se sont unis à lui, ils lui demandent de tourner son regard vers l’être physique pour agir sur lui avec la connaissance provenant du contact avec le Divin, et pour transformer le corps afin qu’il soit capable de recevoir et de manifester la conscience et l’harmonie divines.

Tel est ici le but de nos efforts; tel sera l’aboutissement des études dans le centre universitaire international.

Donc, à ceux qui viennent pour entrer au centre universitaire, je répéterai : n’oubliez jamais notre programme et la raison profonde de votre venue. Et si malgré tous vos efforts, parfois l’horizon s’assombrit, si l’espoir et la joie s’estompent, si l’enthousiasme fléchit, rappelez-vous que c’est le signe que vous vous êtes éloignés de votre être psychique et que vous avez perdu le contact avec son idéal. Cela vous évitera de commettre l’erreur de jeter le blâme sur les gens et les choses qui vous entourent et d’augmenter ainsi, fort inutilement, vos souffrances et vos difficultés.

Bulletin, novembre 1952









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