CWM (Fre) Set of 18 volumes
Éducation Vol. 12 of CWM (Fre) 502 pages 2008 Edition
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Dans ce volume ont été réunis des articles, des messages, des lettres et des conversations de la Mère avec des étudiants et des professeurs de l’école de l’Ashram, et trois pièces de théâtre.

Éducation

The Mother symbol
The Mother

Dans ce volume ont été réunis des articles, des messages, des lettres et des conversations de la Mère avec des étudiants et des professeurs de l’école de l’Ashram, et trois pièces de théâtre : Vers l’Avenir, Le Grand Secret et L’Ascension vers la Vérité.

Collection des œuvres de La Mère Éducation Vol. 12 502 pages 2008 Edition
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Le Grand Secret : narration by The Mother

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Première partie

Articles




L’éducation mentale

De toutes les éducations, l’éducation mentale est la plus connue et la plus pratiquée; pourtant, à part quelques cas d’exception, elle contient des lacunes qui font d’elle quelque chose de très incomplet et, en définitive, de très insuffisant.

D’une façon générale, l’instruction est considérée comme l’éducation mentale nécessaire. Et quand on a soumis un enfant, pendant des années, à un dressage méthodique qui ressemble plus à un bourrage de crâne qu’à une véritable instruction, on s’imagine avoir fait le nécessaire pour son développement mental. Mais il n’en est rien. Même en admettant que le dressage soit fait avec mesure et discernement, et qu’il ne détériore pas pour toujours le cerveau, il n’est pas capable de donner au mental humain les facultés requises pour être un bon et utile instrument. L’instruction telle qu’elle est donnée usuellement peut, tout au plus, servir comme une gymnastique pour augmenter la souplesse du cerveau. Et à ce point de vue, chaque branche du savoir humain représente un genre spécial de gymnastique mentale, comme chaque formule verbale donnée à chacune de ces ramifications constitue un langage spécial et défini.

La vraie éducation mentale, celle qui préparera l’homme pour une vie supérieure, a cinq phases principales. Normalement ces phases se succèdent, mais chez les individus exceptionnels elles peuvent alterner ou même être concomitantes. Brièvement ces cinq phases sont :

(1)—développement du pouvoir de concentration, de la capacité d’attention;

(2)—développement des capacités d’expansion, d’élargissement, de complexité, de richesse;

(3)—organisation des idées autour d’une idée centrale, idéal supérieur ou idée souverainement lumineuse qui servira de guide à la vie;

(4)—contrôle des pensées, rejet des pensées indésirables, pour arriver à ne penser que ce que l’on veut et quand on le veut;

(5)—développement du silence mental, du calme parfait et d’une réceptivité de plus en plus totale aux inspirations venant des régions supérieures de l’être.

Il n’est pas possible de donner ici tous les détails concernant les méthodes à employer pour appliquer aux différents individus ces cinq phases d’éducation. Pourtant quelques explications de détail peuvent être fournies.

Incontestablement, ce qui empêche le plus le progrès mental chez les enfants est la constante dispersion de la pensée. Leur pensée flotte de-ci de-là comme un papillon et pour la fixer il leur faut un très grand effort. Pourtant la capacité est latente en eux, car lorsque vous réussissez à les intéresser, ils sont capables d’une bonne somme d’attention. C’est donc l’ingéniosité de l’éducateur qui, peu à peu, rendra l’enfant capable d’un effort d’attention soutenu et d’une faculté d’absorption de plus en plus totale dans le travail au moment où il est fait. Pour développer cette faculté d’attention, tous les moyens sont bons et peuvent être employés selon le besoin et les circonstances, depuis les jeux jusqu’aux récompenses. Mais l’action psychologique est la plus importante, et le moyen suprême est de susciter chez l’enfant l’intérêt pour ce que l’on veut lui enseigner, le goût pour le travail, la volonté de progrès. Aimer à apprendre est le don le plus précieux que l’on puisse faire à un enfant; aimer à apprendre toujours et en tous lieux ; que toutes les circonstances, tous les événements de la vie soient des occasions, constamment renouvelées, d’apprendre encore et toujours plus.

Pour cela, à l’attention et à la concentration doivent s’ajouter l’observation, l’exactitude de la notation et la fidélité du souvenir. Cette faculté d’observation peut être développée par des exercices variés et spontanés, en profitant de toutes les occasions offertes pour maintenir la pensée de l’enfant dans un état d’éveil, alerte et prompt. Il faut insister beaucoup plus sur la croissance de la compréhension que sur celle de la mémoire. On ne sait bien que ce que l’on a compris. Les choses apprises par cœur, mécaniquement, s’estompent peu à peu et finissent par s’effacer. Ce que l’on comprend, on ne l’oublie jamais. De plus, il ne faut en aucun cas refuser d’expliquer à un enfant le comment et le pourquoi des choses. Si l’on ne peut le faire soimême, il faut adresser l’enfant aux gens qualifiés pour répondre, ou lui indiquer les livres qui traitent de la question. C’est ainsi que l’on éveillera progressivement chez l’enfant le goût de l’étude vraie et l’habitude de l’effort fait avec persistance pour savoir.

Ceci mènera tout naturellement à la seconde phase du développement, celle où le mental doit s’élargir et s’enrichir.

Progressivement, on montrera à l’enfant que tout peut devenir un sujet d’étude intéressant, pourvu que l’on aborde la question de la bonne manière. La vie de chaque jour, de chaque moment, est la meilleure des écoles, variée, complexe, riche en expériences imprévues, en problèmes à résoudre, en exemples frappants et clairs, en conséquences évidentes. Il est si facile d’éveiller une bonne curiosité chez les petits si l’on répond avec intelligence et clarté aux nombreuses questions qu’ils posent. Avec une réponse intéressante, on en suscite facilement d’autres, et ainsi l’enfant attentif apprend sans effort beaucoup mieux qu’il ne le fait généralement sur les bancs de l’école. Par un choix clairvoyant et soigneux, on doit lui donner aussi le goût de la bonne lecture, celle qui est instructive en même temps qu’attractive. Ne pas craindre ce qui éveille et contente l’imagination; c’est par l’imagination que l’on développe la faculté mentale créatrice, c’est par elle que les études deviennent vivantes et que le mental se développe dans la joie.

Pour augmenter sa souplesse et sa « compréhensivité », il faut non seulement veiller au grand nombre et à la variété des L’éducation mentale matières d’étude, mais surtout à la diversité d’approche du même sujet, afin de faire comprendre d’une façon pratique à l’enfant qu’il y a beaucoup de manières de faire face au même problème intellectuel, de le considérer et de le résoudre. Ceci enlèvera toute rigidité à son cerveau et en même temps enrichira sa pensée, l’assouplira et la préparera à une synthèse plus complexe et plus compréhensive. De la sorte aussi on lui inculquera le sens de l’extrême relativité du savoir mental et peu à peu on éveillera en lui l’aspiration à une source plus vraie de connaissance.

En effet, avec le progrès dans les études et la croissance en âge, le mental de l’enfant mûrit et devient de plus en plus capable d’idées générales; avec elles, vient presque toujours un besoin de certitude, d’une connaissance assez stable pour que l’on puisse en faire la base d’une construction mentale, ce qui permettra d’organiser et de mettre en ordre toutes les notions dispersées et diverses, souvent contradictoires, qui se sont accumulées dans le cerveau. Ce classement est, en vérité, très nécessaire si l’on veut éviter le chaos de ses pensées. Toutes les contradictions peuvent être transformées en complémentaires, mais pour cela il faut découvrir l’idée plus haute qui aura le pouvoir de les unir harmonieusement. Il est toujours bon de considérer tout problème à tous les points de vue possibles afin de n’être ni partial ni exclusif, mais si l’on veut que la pensée soit active et créatrice il faut que dans chaque cas elle soit la synthèse naturelle et logique de tous les points de vue adoptés. Et si l’on veut faire de l’ensemble de ses pensées une force dynamique et constructrice, il faut prendre grand soin dans le choix de l’idée centrale de sa synthèse mentale; car d’elle dépendra la valeur de cette synthèse; plus l’idée centrale est haute et vaste, plus elle est universelle et s’élève au-dessus de l’espace et du temps, plus grand et complexe sera le nombre des idées, des notions, des pensées qu’elle sera capable d’organiser et d’harmoniser.

Il va de soi que ce travail d’organisation ne peut pas être fait une fois pour toutes. Le mental, pour garder sa vigueur et sa jeunesse, doit constamment progresser, réviser ses notions à la lumière de connaissances nouvelles, élargir ses cadres pour adopter des notions nouvelles et constamment reclasser et réorganiser ses pensées pour que chacune d’elles soit à sa vraie place par rapport aux autres, afin que le tout reste harmonieux et ordonné.

Tout ce qui vient d’être dit concerne le mental spéculatif, celui qui apprend. Mais apprendre est seulement un aspect de l’activité mentale; l’autre, qui est au moins aussi important, est la faculté constructrice, la capacité de former et ainsi de préparer l’action. Cette très importante partie de l’activité mentale est rarement l’objet d’une étude et d’une discipline spéciales. Seulement ceux qui veulent pour une raison quelconque exercer un strict contrôle sur leurs activités mentales, songent à observer et à discipliner leur faculté formatrice; aussi dès qu’ils s’y essayent, ils ont à faire face à des difficultés si grandes qu’elles paraissent presque insurmontables.

Pourtant le contrôle de cette activité mentale formatrice est l’un des aspects les plus importants de l’éducation de soi, et on peut dire qu’aucune maîtrise du mental n’est possible sans elle. Du côté de l’étude, toutes les idées sont acceptables et doivent être admises à faire partie d’une synthèse qui a pour fonction de devenir de plus en plus riche et complexe; mais du côté de l’action c’est tout l’opposé. Les idées admises à s’exprimer en action doivent être strictement contrôlées et celles-là seules qui sont en accord avec la tendance générale de l’idée centrale formant la base de la synthèse mentale, doivent être autorisées à se traduire en action. Cela signifie que toute pensée qui pénètre la conscience mentale doit être mise en présence de l’idée centrale; si elle trouve une place logique parmi les pensées déjà groupées, elle sera admise à faire partie de la synthèse; sinon elle sera rejetée afin qu’elle ne puisse avoir aucune influence L’éducation mentale sur l’action. Ce travail de purification mentale doit être fait très régulièrement afin d’obtenir un contrôle complet sur ses actions.

Pour cela il est bon de garder tous les jours un peu de temps libre et tranquille pendant lequel on fera la revue de ses pensées et on mettra de l’ordre dans sa synthèse. Une fois l’habitude prise, même pendant l’action, le travail, on garde le contrôle sur ses pensées et l’on ne laisse venir à la surface que celles qui sont utiles pour ce que l’on fait. Surtout si l’on a continué à cultiver le pouvoir de concentration et d’attention, on peut ne laisser passer dans la conscience extérieure active que les pensées requises, qui deviennent alors beaucoup plus dynamiques et efficaces. Et si, dans l’intensité de la concentration, il devient nécessaire de ne plus penser du tout, on peut calmer toute vibration mentale et obtenir un silence presque total. C’est dans ce silence que peu à peu on s’ouvre à des régions supérieures du mental et que l’on apprend à enregistrer les inspirations qui viennent de là.

Mais même avant d’en arriver là, le silence en lui-même est une chose souverainement utile, car chez la plupart des gens qui ont un mental un peu développé et actif, leur mental ne se repose jamais; dans la journée son activité est soumise à un certain contrôle, mais la nuit, pendant le sommeil du corps, le contrôle de l’état de veille étant à peu près totalement aboli, le mental se livre à des activités parfois excessives et souvent incohérentes. Cela produit une grande tension qui aboutit à la fatigue et à la diminution des facultés intellectuelles. Le fait est que, de même que le reste de l’être humain, le mental a besoin de repos, et ce repos il ne l’a pas à moins que nous ne sachions comment le lui donner. L’art de reposer son mental est une chose à acquérir. Changer d’activité mentale est certainement un moyen de se reposer, mais le plus grand repos possible est le silence. Et en ce qui concerne les facultés mentales, quelques minutes passées dans le calme du silence sont un repos plus efficace que des heures de sommeil.

Lorsqu’on aura appris à taire son mental à volonté et à le concentrer dans un silence réceptif, alors il n’est plus de problème que l’on ne puisse résoudre, plus de difficulté mentale à laquelle on ne puisse trouver une solution. Dans l’agitation, la pensée est confuse et impotente; dans une tranquillité attentive, la lumière peut se manifester, ouvrant des horizons nouveaux aux capacités humaines.

Bulletin, novembre 1951









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