Dans ce volume ont été réunis des articles, des messages, des lettres et des conversations de la Mère avec des étudiants et des professeurs de l’école de l’Ashram, et trois pièces de théâtre.
Dans ce volume ont été réunis des articles, des messages, des lettres et des conversations de la Mère avec des étudiants et des professeurs de l’école de l’Ashram, et trois pièces de théâtre : Vers l’Avenir, Le Grand Secret et L’Ascension vers la Vérité.
Quand tu sens que tu ne sais rien, alors tu es prêt pour apprendre 4 .
Toute la question est de savoir si les élèves vont à l’école pour augmenter leur connaissance et pour apprendre ce qu’il est nécessaire de savoir pour bien vivre — ou s’ils vont à l’école pour prétendre et pour avoir de bonnes notes dont ils puissent se vanter.
Devant la Conscience Éternelle, une goutte de sincérité a plus de valeur qu’un océan de prétention et d’hypocrisie.
23 avril 1968 .
Vois-tu, mon petit, le malheur est que tu es trop occupé de toi-même. À ton âge j’étais exclusivement occupée de mes études, m’instruire, apprendre, comprendre, savoir. Voilà ce qui m’intéressait, me passionnait même. Ma mère qui nous aimait beaucoup, mon frère et moi, ne tolérait jamais que nous soyons de mauvaise humeur ou mécontents ou paresseux. Si nous allions nous plaindre à elle d’une chose ou d’une autre et dire que nous n’étions pas contents, elle se moquait de nous ou nous grondait et nous disait : « Qu’est-ce que ces bêtises? Ne soyez pas ridicules, voulez-vous vite aller travailler et ne pas vous occuper de si vous êtes de bonne ou de mauvaise humeur! Cela n’a aucun intérêt. »
Ma mère avait parfaitement raison et je lui ai toujours été très reconnaissante de m’avoir appris la discipline et la nécessité de l’oubli de soi dans la concentration sur ce que l’on fait.
Je t’ai raconté cela parce que l’inquiétude dont tu parles provient du fait que tu es beaucoup trop occupé de toi-même. Il vaudrait mieux que tu t’occupes davantage de bien faire ce que tu fais (peinture ou musique), de développer ton cerveau qui est encore bien inculte et apprendre les éléments de connaissance indispensables à un homme s’il ne veut pas être un ignorant sans culture.
Si tu travaillais régulièrement huit à neuf heures par jour, tu aurais faim et tu mangerais bien, tu aurais sommeil et tu dormirais tranquillement, et tu n’aurais pas le temps de te demander si tu es de bonne ou de mauvaise humeur.
C’est avec toute mon affection que je te dis ces choses, et j’espère que tu les comprendras.
Ta maman qui t’aime.
15 mai 1934
Ô Maman, je ne veux agir que selon Ta volonté et rien de plus.
Alors sors bien vite du chemin que tu as pris — ne perds pas ton temps à flâner et à parler aux filles. Recommence sérieusement à travailler, étudie, instruis-toi, occupe ton cerveau à des choses intéressantes et utiles et non pas en de vains bavardages et ne donne pas de fausses excuses à tes attractions vitales. Si ta volonté est vraiment sincère tu es sûr d’avoir ma force pour t’aider à conquérir.
27 septembre 1934
Le jour où je n’étudie pas, je sens plus de malaise. Mais après avoir commencé à étudier, le bonheur vient. Je ne comprends pas ce procédé.
Que veux-tu dire par procédé? Ce n’est pas un procédé; la disparition du malaise est le très naturel résultat de la concentration du mental sur l’étude, ce qui d’un côté lui donne une activité saine et de l’autre détourne son attention de cette contemplation morbide du petit ego physique.
3 décembre 1934
Maman, est-ce désirable d’aller chez D. lire les poésies qu’il a écrites en goujérati?
Tout dépend de l’effet que cela te produit. Si tu en sors plus paisible et content, c’est bien. Si, au contraire, cela te rend mélancolique et insatisfait, il vaut mieux n’y point aller. Tu n’as qu’à observer et voir l’effet que cela te fait et décider en conséquence.
13 décembre 1934
Dans le rêve j’ai vu que Tu avais écrit : « Mon cher enfant, pourquoi as-tu cessé d’étudier? » Tu avais écrit beaucoup plus, et je souhaite que Tu l’écrives ici, si c’est possible.
En effet, la nuit dernière je t’ai demandé pourquoi tu n’avais pas étudié et je t’ai dit que de céder ainsi aux impulsions du vital n’était certes pas la manière de le contrôler. Il faut se créer une discipline et se l’imposer coûte que coûte si l’on veut venir à bout des mauvaises volontés vitales et des dépressions mentales. Sans discipline on ne peut rien faire dans la vie, et tout yoga est impossible.
Pour le travail physique ce n’est pas difficile, mais pour l’étude, il devient difficile d’obéir à la discipline quand il y a du malaise. Tout de même, je décide que le jour où je n’étudierai pas, je ne prendrai pas mon déjeuner.
Quelle drôle d’idée tu as! punir ton corps pour une faute que le vital a commise! ce n’est pas juste.
22 décembre 1934
Juste ce matin, il y a une très grande dépression, et ainsi il devient impossible d’étudier.
C’est inadmissible.
Ô Maman, que ferai-je?
Force-toi à étudier et ta dépression s’en ira. Tu t’imagines un écolier qui serait au collège et viendrait dire à son professeur : « Monsieur, je n’ai pas fait mes devoirs aujourd’hui parce que j’étais déprimé. »
Sûrement le professeur le punirait très sévèrement.
16 janvier 1935
Je pense que Tu n’aimes pas beaucoup une chose, c’est que je ne m’applique pas bien à mes études.
Les études fortifient le mental et détournent l’attention de sa concentration sur les impulsions et les désirs du vital. La concentration sur l’étude est un des plus puissants moyens de contrôler le mental et le vital, voilà pourquoi c’est si important d’étudier.
28 janvier 1935
Mon mental ne devient pas paisible, parce que, comme je pense, je n’étudie pas rigoureusement. L’étude ne me donne pas beaucoup de plaisir.
On n’étudie pas pour avoir du plaisir — on étudie pour apprendre et se développer cérébralement.
1er février 1935
Il m’est tout à fait impossible d’étudier, puisque l’inertie s’est installée.
Si tu n’étudies pas l’inertie ira en grandissant.
4 mars 1935
Je ne sais comment passer le temps sans rien comprendre.
Étudie, c’est la meilleure façon de comprendre.
Tu me dis d’étudier, mais j’ai un dégoût pour l’étude.
Tu ne donnes pas assez de temps à l’étude, c’est pourquoi cela ne t’intéresse pas. Tout ce que l’on fait avec soin devient nécessairement intéressant.
10 avril 1935
Alors quel chemin dois-je prendre? Et comment faire l’effort d’une manière exacte et vraie?
Fais ce que je t’ai expliqué hier — fais travailler ton cerveau en étudiant de façon régulière et systématique; alors aux heures où tu n’étudieras pas, ton cerveau qui aura suffisamment travaillé pourra se reposer et il te sera possible de te concentrer dans les profondeurs du cœur et d’y trouver la source psychique, avec elle tu deviendras conscient en même temps de la gratitude et du bonheur véritable.
22 mai 1935
Mon étude souffre à cause de la dépression perpétuelle.
Je t’avais dit que c’était par l’étude que tu pouvais surmonter la dépression.
27 juillet 1935
Je voudrais savoir si, d’une façon générale, c’est bon que les petits enfants jouent toujours.
Pour les enfants il doit y avoir le temps du travail et de l’étude et le temps du jeu.
16 novembre 1936
Crois-Tu que mon esprit se développe?
Certainement l’étude régulière ne peut manquer de le développer.
7 décembre 1936
De plus en plus je tourne mon visage vers l’étude et je fais moins attention à ma sâdhanâ. Je ne sais si c’est désirable.
C’est bien; l’étude peut devenir partie de la sâdhanâ.
8 décembre 1936
Si quelqu’un m’enseigne, est-il nécessaire qu’il s’identifie à moi, se concentre sur moi?
Sans concentration on n’arrive à rien.
18 mai 1937
Crois-Tu que la fatigue provient de l’excès de travail mental?
Non, cela provient du tamas mental.
21 janvier 1941
Les élèves ne peuvent pas apprendre leurs leçons, même quand ils ont leur livre.
Il faut beaucoup de patience avec de jeunes enfants, et leur répéter plusieurs fois la même chose en la leur expliquant de diverses manières. Ce n’est que peu à peu que cela entre dans leur cerveau.
Douce Mère,
Nous ne savons pas ce qui se passe cette année-ci. Nous sommes incapables de faire aucun progrès, ni dans nos études ni au Terrain de Jeux. Notre esprit est toujours agité et troublé. Nous avons perdu notre concentration. Nous gaspillons notre temps en bavardant et en pensant aux choses mauvaises. Nous ne sommes pas capables de surmonter nos défauts.
Douce Mère, nous vous prions de nous délivrer de cette situation pénible. Nous voudrions faire des progrès. Nous voudrions être vos vrais enfants. S’il vous plaît, montrez-nous le chemin.
Rien ne sert de gémir.
Il faut vouloir et faire l’effort nécessaire.
Bénédictions.
Que faire pour que la volonté devienne plus forte?
L’éduquer, l’exercer, comme on exerce les muscles par l’usage.
26 mars 1934
La concentration et la volonté peuvent être développées aussi bien que les muscles; elles croissent par un entraînement et un exercice réguliers.
Ce n’est pas en quelques mois qu’on peut apprendre quelque chose. Il faut travailler assidûment pour faire des progrès.
12 novembre 1954
C’est une impulsion transitoire qui me pousse tant à mon étude. Le Centre d’
Tant que tu auras besoin de te former, de construire ton cerveau, tu auras ce fort penchant à l’étude; mais quand le cerveau sera bien formé, le goût de l’étude s’éteindra petit à petit.
Quelle est l’utilité de la raison dans la vie?
Sans la raison, la vie humaine serait incohérente et désordonnée, nous serions comme des animaux impulsifs ou des fous déséquilibrés.
6 avril 1961
Qu’est-ce que la connaissance et l’intelligence?
Jouent-elles des rôles importants dans notre vie?
La connaissance et l’intelligence sont justement les qualités mentales supérieures de l’homme, celles qui le différencient de l’animal.
Sans connaissance et sans intelligence, on n’est pas un homme mais un animal en forme humaine.
30 décembre 1969
Dans Tes « Entretiens », Tu as dit que l’intellect est comme un intermédiaire entre la vraie connaissance et la réalisation ici-bas. Ne s’ensuit-il pas que la culture intellectuelle est indispensable afin de monter au-dessus du mental pour y trouver la vraie connaissance?
La culture intellectuelle est indispensable pour créer un bon instrument mental, large, souple et riche, mais son action s’arrête là.
Pour monter au-dessus du mental, elle est plus souvent une entrave qu’une aide, car, en général, un mental raffiné et éduqué trouve sa satisfaction en lui-même et cherche rarement à se taire pour être surpassé.
La meilleure façon de comprendre est toujours de monter assez haut dans la conscience pour pouvoir unir dans une synthèse harmonieuse toutes les idées contradictoires.
Et pour l’attitude correcte, savoir passer avec souplesse d’une position à l’autre sans jamais, pour un moment, perdre de vue le but unique de consécration au Divin et d’identification avec Lui.
29 avril 1964
Le point important est de savoir que le mental est incapable de comprendre l’Un Suprême — c’est pourquoi tout ce que l’on en dit et en pense est un travestissement et une approximation et forcément plein de contradictions irréconciliables.
C’est pourquoi aussi il a toujours été enseigné que le silence mental est indispensable pour avoir la vraie connaissance.
31 août 1965
Une tête très, très tranquille est indispensable pour voir et comprendre clairement et pour agir correctement.
Comment apprendre à un élève à penser correctement?
C’est dans la méditation silencieuse que l’on développe sa capacité mentale.
23 mars 1966
Mâ, je vais essayer de travailler à l’aide de l’intuition. Aide-moi dans mes efforts.
Calmer le vital.
Taire le mental.
Garder le cerveau silencieux et immobile comme une surface plane tournée vers le haut et attentive.
Et attendre...
29 septembre 1967
Ce n’est pas par l’activité mentale que tu peux calmer ton mental, c’est d’un plan plus haut ou plus profond que tu peux recevoir l’aide dont tu as besoin. Et ces deux plans ne peuvent être atteints que dans le silence.
18 décembre 1971
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