CWM (Fre) Set of 18 volumes
Éducation Vol. 12 of CWM (Fre) 502 pages 2008 Edition
French

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Dans ce volume ont été réunis des articles, des messages, des lettres et des conversations de la Mère avec des étudiants et des professeurs de l’école de l’Ashram, et trois pièces de théâtre.

Éducation

The Mother symbol
The Mother

Dans ce volume ont été réunis des articles, des messages, des lettres et des conversations de la Mère avec des étudiants et des professeurs de l’école de l’Ashram, et trois pièces de théâtre : Vers l’Avenir, Le Grand Secret et L’Ascension vers la Vérité.

Collection des œuvres de La Mère Éducation Vol. 12 502 pages 2008 Edition
French
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Le Grand Secret : narration by The Mother

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Première partie

Articles




La science de vivre

Se connaître et se contrôler

Une vie sans but est une vie sans joie.

Ayez tous un but; mais n’oubliez pas que de la qualité de votre but dépendra la qualité de votre vie.

Que votre but soit élevé et vaste, généreux et désintéressé; ainsi votre vie deviendra précieuse pour vous-mêmes et pour les autres.

Cependant, quel que soit l’idéal que vous vous proposez d’atteindre, vous ne pourrez le réaliser parfaitement que si vous réalisez la perfection en vous-mêmes.

Le premier pas dans ce travail de perfectionnement de soi est de devenir conscients de vous-mêmes, des différentes parties de votre être et de leurs respectives activités. Il faut apprendre à distinguer ces différentes parties l’une de l’autre, afin de vous rendre compte clairement de l’origine des mouvements qui se produisent en vous, des impulsions, des réactions, des velléités diverses qui vous poussent à agir. C’est une étude assidue qui exige beaucoup de persévérance et de sincérité; car la nature humaine, surtout sa nature mentale, a la tendance spontanée de donner une explication favorable à tout ce que nous pensons, nous sentons, nous disons et nous faisons. C’est seulement en observant ces mouvements avec beaucoup de soin, en les faisant passer, pour ainsi dire, devant le tribunal de notre idéal le plus haut, dans une volonté sincère de nous soumettre à son jugement, que nous pouvons espérer éduquer en nous un discernement qui ne se trompe point. Car si nous voulons vraiment progresser et acquérir la capacité de connaître la vérité de notre être, c’est-à-dire ce pour quoi nous sommes vraiment faits, ce que nous pouvons appeler notre mission sur terre, il 5 nous faut, très régulièrement et très constamment, rejeter de nous ou abolir en nous ce qui est en contradiction avec la vérité de notre existence, ce qui s’oppose à elle. C’est ainsi que peu à peu toutes les parties, tous les éléments de notre être peuvent être organisés en un tout homogène autour de notre centre psychique. Ce travail d’unification exige beaucoup de temps pour être amené à un degré quelconque de perfection; ainsi, pour l’accomplir, nous devons nous armer de patience et d’endurance, dans une détermination de prolonger notre vie autant qu’il est nécessaire pour réussir dans notre entreprise.

En même temps que vous poursuivez ce travail de purification et d’unification, il faut prendre grand soin de perfectionner la partie extérieure et instrumentale de votre être. Lorsque la vérité supérieure se manifestera, il faudra qu’elle trouve en vous un mental assez riche et souple pour être capable de donner à l’idée qui veut s’exprimer, la forme de pensée qui lui conserve sa force et sa clarté. Cette pensée elle-même, quand elle veut se revêtir de mots, doit trouver en vous un pouvoir d’expression suffisant pour que les mots révèlent la pensée et ne la déforment point. Et cette formule dont vous aurez revêtu la vérité doit être manifestée dans tous vos sentiments, toutes vos volontés, toutes vos actions, tous les mouvements de votre être. Finalement ces mouvements eux-mêmes doivent, par un effort constant, atteindre à leur plus haute perfection.

Tout cela peut être réalisé à l’aide d’une quadruple discipline dont les grandes lignes vont être données ici. Ces quatre aspects de la discipline ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, et peuvent être suivis en même temps, en fait il est préférable qu’il en soit ainsi. Le point de départ sera ce qui peut être appelé la discipline psychique. Nous donnons le nom de psychique au centre psychologique de notre être, le siège en nous de la plus haute vérité de notre existence, ce qui a le pouvoir de connaître et de mettre en mouvement cette vérité. Il est donc d’une importance capitale de devenir conscient de sa présence en nous, de nous concentrer sur cette présence jusqu’à ce qu’elle soit un fait vivant pour nous et que nous puissions nous identifier à elle.

À travers le temps et l’espace, beaucoup de méthodes ont été préconisées pour obtenir cette perception et finalement pour accomplir cette identification. Certaines méthodes sont psychologiques, certaines religieuses, certaines même, mécaniques. À vrai dire, chacun doit trouver celle qui lui convient le mieux ; et si son aspiration est ardente et tenace, si sa volonté est persistante et dynamique, il est sûr de rencontrer d’une façon ou d’une autre, extérieurement par la lecture ou l’enseignement, intérieurement par la concentration, la méditation, la révélation et l’expérience, l’aide dont il a besoin pour atteindre son but. Une seule chose est tout à fait indispensable : la volonté de trouver et de réaliser. Il faut que cette découverte et cette réalisation soient la préoccupation primordiale de l’être, la perle de grand prix que l’on acquiert coûte que coûte. Quoi que ce soit que vous fassiez, quelles que soient vos occupations et vos activités, la volonté de trouver la vérité de votre être et de s’unir à elle, doit être toujours vivante et présente derrière tout ce que vous faites, tout ce que vous éprouvez, tout ce que vous pensez.

Pour compléter ce mouvement de découverte intérieure, il sera bon de ne pas négliger le développement mental. Car l’instrument mental peut être indifféremment ou une grande aide ou un très grand obstacle. La mentalité humaine, dans son état naturel, est toujours limitée dans sa vision, bornée dans sa compréhension, rigide dans ses conceptions. Il faut donc faire un constant effort pour l’élargir, l’assouplir et l’approfondir. Ainsi il est très nécessaire de considérer toute chose à autant de points de vue que possible. Dans cette direction, il est un exercice qui donne beaucoup de souplesse et d’élévation à la pensée. Voici en quoi il consiste : on pose une thèse en la formulant clairement. Puis on lui oppose son antithèse formulée avec la même précision. Ensuite, par la réflexion attentive, il faut La science de vivre élargir le problème ou s’élever au-dessus de lui, jusqu’à ce que l’on ait trouvé la synthèse qui unisse les deux contraires dans une idée plus vaste, plus haute et plus compréhensive.

Beaucoup d’autres exercices du même genre peuvent être faits; quelques-uns ont un effet bienfaisant sur le caractère et ont ainsi un double avantage : celui d’éduquer le mental et celui d’établir un contrôle sur les sentiments et leurs conséquences. Par exemple, il ne faut jamais permettre à son mental de juger des choses et des gens; parce que le mental n’est pas un instrument de connaissance; il lui est impossible de trouver la connaissance, mais il doit être mis en mouvement par elle. La connaissance appartient à un domaine beaucoup plus élevé que celui de la mentalité humaine, bien au-dessus de la région des idées pures. Le mental doit être silencieux et attentif pour recevoir la connaissance d’en haut et pour la manifester; car il est un instrument de formation, d’organisation et d’action; et c’est dans ces fonctions qu’il prend sa pleine valeur et sa réelle utilité.

Une autre habitude, qui peut être très profitable au progrès de la conscience, consiste, lorsque l’on est en désaccord avec quelqu’un sur un sujet quelconque, une décision à prendre, une action à accomplir, à ne jamais rester enfermé dans sa propre conception, son propre point de vue. Au contraire, il faut s’efforcer de comprendre le point de vue de l’autre, de se mettre à sa place, et au lieu de se disputer ou même de se battre, il faut trouver la solution qui puisse raisonnablement satisfaire les deux parties : il y en a toujours une pour les gens de bonne volonté.

C’est ici que nous mentionnerons la discipline du vital. L’être vital en nous est le siège des impulsions et des désirs, de l’enthousiasme et de la violence, de l’énergie dynamique et des dépressions désespérées, des passions et des révoltes. Il peut mettre tout en mouvement, construire et réaliser; mais il peut aussi tout détruire et tout gâter. Ainsi peut-être, dans l’être humain, est-il la partie la plus difficile à discipliner. C’est un travail de longue haleine et de grande patience qui exige une sincérité parfaite, car, sans sincérité, dès les premiers pas on se « décevra » 1 soi-même, et toute tentative de progrès restera vaine. Avec la collaboration du vital, aucune réalisation ne paraît impossible, aucune transformation impraticable. Mais la difficulté est d’obtenir cette constante collaboration. Le vital est un bon travailleur, mais le plus souvent il recherche sa propre satisfaction. Quand elle lui est totalement ou même partiellement refusée, il se vexe, boude, fait grève; l’énergie disparaît plus ou moins complètement et laisse à sa place le dégoût des choses et des gens, le découragement ou la révolte, la dépression et le mécontentement. À ces moments-là, il est bon de rester tranquille et de se refuser d’agir; car ce sont les moments où l’on fait des bêtises et où, en quelques instants, on peut détruire ou abîmer des mois d’efforts réguliers et le progrès qui en résulte. Ces crises sont moins durables et moins dangereuses chez ceux qui ont suffisamment établi le contact avec leur être psychique pour garder vivante en eux la flamme de l’aspiration et la conscience de l’idéal à réaliser. À l’aide de cette conscience, ils peuvent agir sur leur vital, comme on agit sur un enfant révolté, patiemment et avec persévérance, lui montrant la vérité et la lumière, tâchant de le convaincre et de réveiller en lui la bonne volonté qui pour un moment a été voilée. Grâce à cette patiente intervention, chaque crise peut être changée en un progrès nouveau, en un pas de plus fait vers le but. Les progrès peuvent être lents, les rechutes peuvent être fréquentes, mais en gardant une volonté courageuse on est sûr de triompher un jour et de voir toutes les difficultés fondre et disparaître devant le rayonnement de la conscience de vérité.

Finalement, il faut, par une éducation physique rationnelle et clairvoyante, rendre notre corps assez fort et souple pour qu’il devienne dans le monde matériel l’instrument approprié de la force de vérité qui veut s’exprimer à travers nous.

En fait, le corps ne doit pas gouverner; il doit obéir; et par sa nature même, il est un serviteur docile et fidèle. Malheureusement, il a rarement la capacité de discernement nécessaire à l’égard de ses maîtres : le mental et le vital. Il leur obéit aveuglément, au grand détriment de son propre bien-être. Le mental avec ses dogmes et ses principes rigides et arbitraires, le vital avec ses passions, ses excès et ses débordements, ont vite fait de détruire l’équilibre naturel du corps et de créer en lui les surmenages, les épuisements et les maladies. Il faut le soustraire à cette tyrannie, et cela ne peut se faire que par l’union constante avec le centre psychique de l’être. Le corps a une remarquable capacité d’adaptation et d’endurance. Il est apte à faire tellement plus de choses qu’on ne le pense d’ordinaire. Si, au lieu des maîtres ignorants et despotiques qui le gouvernent, il est régi par la vérité centrale de l’être, on sera émerveillé de ce dont il est capable. Calme et tranquille, fort et équilibré, il pourra à chaque minute fournir l’effort qui lui sera demandé, car il aura appris à trouver le repos dans l’action, et à récupérer, par le contact avec les forces universelles, les énergies utilement et consciemment dépensées. Dans cette vie équilibrée et saine, une nouvelle harmonie se manifestera en lui, reflétant l’harmonie des régions supérieures, qui donnera à son corps la perfection des proportions et la beauté idéale des formes. Et cette harmonie sera progressive, car la vérité de l’être n’est point statique; elle est le perpétuel déroulement d’une perfection croissante, de plus en plus totale et compréhensive. Dès que le corps aura appris à suivre ce mouvement d’harmonie progressive, il lui sera loisible, par une transformation ininterrompue, d’échapper à la nécessité de la désintégration et de la destruction. Ainsi l’irrévocable loi de la mort n’aura plus de raison d’être.

Dès que nous aurons atteint ce degré de perfection qui est notre but, nous nous apercevrons que la vérité que nous recherchons, est constituée de quatre aspects principaux : l’amour, la connaissance, le pouvoir et la beauté. Ces quatre attributs de la vérité s’exprimeront spontanément dans notre être. Le psychique sera le véhicule de l’amour vrai et pur, le mental celui de la connaissance infaillible, le vital manifestera le pouvoir et la puissance invincibles, et le corps sera l’expression d’une beauté et d’une harmonie parfaites.

Bulletin, novembre 1950









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