Dans ce volume ont été réunis des articles, des messages, des lettres et des conversations de la Mère avec des étudiants et des professeurs de l’école de l’Ashram, et trois pièces de théâtre.
Dans ce volume ont été réunis des articles, des messages, des lettres et des conversations de la Mère avec des étudiants et des professeurs de l’école de l’Ashram, et trois pièces de théâtre : Vers l’Avenir, Le Grand Secret et L’Ascension vers la Vérité.
Nous voulons une transformation intégrale, la transformation du corps et de toutes ses activités. Mais il est un premier pas, tout à fait indispensable, qui doit être accompli avant que rien d’autre ne puisse être entrepris; c’est la transformation de la conscience. Le point de départ est, cela va sans dire, l’aspiration vers cette transformation et la volonté de la réaliser, sans cela rien ne peut se faire; mais si à l’aspiration on ajoute une ouverture intérieure, une sorte de réceptivité, on peut pénétrer d’un seul coup dans cette conscience transformée et s’y maintenir. Ce changement de conscience est, pour ainsi dire, brusque; lorsqu’il se produit c’est de façon soudaine, quoique la préparation puisse en avoir été longue et lente. Je ne parle pas ici d’un simple changement dans le point de vue mental, mais d’un changement de la conscience elle-même. C’est un changement complet et absolu, une révolution de l’équilibre de base; le mouvement est le même que celui de retourner une balle du dedans au dehors. Pour la conscience transformée tout paraît non seulement nouveau et différent, mais presque l’opposé de ce que cela paraissait à la conscience ordinaire. Dans la conscience ordinaire, vous avancez lentement, par des expériences successives, de l’ignorance vers une connaissance très éloignée et souvent douteuse. Dans la conscience transformée votre point de départ est la connaissance et vous avancez de connaissance en connaissance. Cependant ceci n’est qu’un commencement, car la conscience extérieure, les différents plans et parties de l’être extérieur et actif ne se transforment que lentement et graduellement comme une conséquence de la transformation intérieure.
Il y a un changement partiel de la conscience qui vous fait perdre tout intérêt dans les choses que l’on considérait autrefois comme désirables; mais ce n’est qu’un changement de conscience, 90 et non pas ce que nous appelons la transformation, car celle-ci est fondamentale et absolue; ce n’est pas seulement un changement, c’est un renversement de la conscience, l’être se retourne, pour ainsi dire, et se place dans une position entièrement différente. Dans la conscience ainsi retournée, l’être se tient au-dessus de la vie et des choses et de là s’occupe d’elles; il est au centre de tout et de là dirige son action vers le dehors. Tandis que dans la conscience ordinaire l’être se tient au-dehors et en dessous; du dehors il s’efforce d’atteindre le centre; d’en dessous, écrasé sous le poids de son ignorance et de son aveuglement, il lutte désespérément pour s’élever au-dessus d’eux. La conscience ordinaire ignore ce que les choses sont en réalité, elle ne voit que leur coquille. Mais la vraie conscience se trouve au centre, au cœur de la réalité et a la vision directe de l’origine de tous les mouvements. Située au-dedans et au-dessus, elle connaît la source, la cause et l’effet de toutes les choses et de toutes les forces.
Et je le répète, ce renversement est subit. Quelque chose s’ouvre en vous et vous vous trouvez tout d’un coup dans un nouveau monde. Le changement peut ne pas être dès le début final et définitif, il demande parfois du temps pour s’installer de façon permanente et devenir votre nature normale. Mais une fois que le changement a pris place, il est là en principe, une fois pour toutes; et ensuite ce qui est nécessaire est de l’exprimer graduellement dans les détails de la vie concrète. La première manifestation de la conscience transformée semble être toujours brusque. Vous ne vous sentez pas changer lentement et graduellement d’un état à un autre; vous vous sentez soudain comme éveillé, ou nouvellement né. Aucun effort de la pensée ne peut vous y amener, car vous ne pouvez pas vous imaginer avec la pensée ce que c’est, pas plus qu’aucune description mentale ne peut être adéquate.
Et tel est le point de départ de toute transformation intégrale.
Bulletin, août 1950
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